Inaccessibles amours, de Paul Emond – création 2003

Mis en scène par Olivier Chapelet

L’histoire

Une comédie ? Plutôt un subtil mélange d’imaginaire sensible et de vérités implacables qui nous étonne, nous fait rire puis nous questionne.

Un bistrot bruxellois.
Derrière le comptoir, une serveuse s’occupe à son travail, tout en donnant la réplique à son seul client.
Conversation de bistrot ? Moins qu’il n’y paraît.
Car au fil du temps, Caracala, le client, entraîne Marinette dans ses confidences, dans les recoins de son enfance, de ses amours inaccessibles, de sa petite vie de petit homme chauve… Et défilent alors aux yeux du public amusé des tranches de vie de gens comme tout le monde, aux prises avec leurs émois, leurs douleurs, leurs rêves aussi ardents que contradictoires.

C’est là l’incontestable talent de Paul Emond : partir du particulier pour édifier le général, servir le rire pour mieux contenir l’essentiel, parler avec amour, lucidité et sans complaisance de cette humanité dont chacun de nous est une composante à la fois unique et indissociable.

 

La distribution

Avec :

Caracala : Jean-Philippe Meyer
Marinette : Carole Breyer
L’homme : Gilles-Vincent Kapps

Direction artistique et mise en scène : Olivier Chapelet
Scénographie et Lumières : Pierre Diependaële
Collaboration dramaturgique : Francis Fischer
Création musicale et sonore : Olivier Fuchs
Costumes : Françoise Dapp-Mahieu
Maquillage : Brigitte Ferrante
Direction technique : Bruno Pillon
Construction : La Machinerie
Photo : Benoît Linder
Graphisme : Anne Thaumiaud

 

La ligne artistique

Mon désir de monter Inaccessibles amours est né dès ma première rencontre avec le texte de Paul Emond. Une lecture ininterrompue de ce texte vif et profond, d’une grande force émotive et d’une immense richesse théâtrale.

Ce qui m’a attiré chez Paul Emond c’est la façon qu’il a dans l’écriture de souffler le chaud et le froid car dans le choc des deux masses surgit l’émotion.

Ce texte fait mal parce qu’il touche profondément à l’Homme, au petit homme, ce texte répand une vibration tendre, triste et grotesque, un souffle doux et cinglant, lucide et cruel.

J’ai senti derrière les phrases du texte une charge émotive forte, un choc entre une réalité à priori banale et un arrière plan plus profond : il s’agit d’un monde avec d’énormes pouvoirs d’extension, côtoyant les frontières de l’ambiguïté. La pièce est bâtie sur un fil tendu, symbole de la contradiction existant entre le dit et ce qu’il cache.

Paul Emond nous montre dans son écriture l’envers du décor, ce que cachent l’artifice et le simulacre. Il nous fait pénétrer dans l’intimité du corps, dans son intériorité la plus profonde, par l’intermédiaire de situations qui jamais ne transgressent l’ordre du possible.

J’ai voulu montrer ces êtres déshabillés, déstabilisés, mis en péril, ces êtres rattrapés par leur histoire, fragiles, perdus, sans illusion. Mais il ne s’agit pas d’une réalité triste, désespérée et désespérante. Car ces petits hommes ne sont pas résignés : ils se débattent avec humour et sarcasme et leur lutte fait d’eux des héros du quotidien.

Olivier Chapelet – Octobre 2001.

 

L’auteur

Paul Emond. Né à Bruxelles en 1944. Licence en philologie romane à l’Université de Louvain, où il est ensuite assistant pendant quelques années. Doctorat, soutenu en 1973 avec une thèse sur les romans de Jean Cayrol (publiée sous le titre La mort dans le miroir). Il passe trois ans à Bratislava et à Prague, période décisive pour sa découverte de la littérature et du théâtre d’Europe centrale, ainsi que d’une esthétique différente de celles qu’il connaissait jusque là. A Prague, il écrit son premier roman, La Danse du fumiste. A Prague également, il rencontre Maja Polackova, avec laquelle il vivra désormais et dont la création de collages, développée jusqu’à aujourd’hui à travers de nombreuses expositions, le marquera fortement. De retour en Belgique, il travaille pendant une quinzaine d’années à Bruxelles comme attaché scientifique aux Archives et Musée de la littérature, avant de devenir chargé de cours à l’IAD (Louvain-la-Neuve), école supérieure de théâtre et de cinéma. Il écrit plusieurs romans, mais quand, en 1985, le metteur en scène Philippe Sireuil lui commande sa première pièce, il se trouve contaminé à jamais par le virus de l’écriture théâtrale. Une vingtaine de pièces représentées se succéderont, ainsi qu’autant de traductions et adaptations au théâtre de pièces étrangères, de romans ou de grands textes anciens (L’Odyssée, Tristan et Yseut, etc.) Cette activité le conduit, tant en Belgique qu’en France, à des compagnonnages artistiques avec des metteurs en scène et des acteurs aux démarches souvent très différentes, une diversité d’expériences qu’il a toujours recherchée et dont il a toujours tiré le plus grand plaisir.

Le numéro 60 (paru en 1999) de la revue Alternatives théâtrales lui a été consacré. On trouvera également un important dossier sur ses romans dans la revue Indications, février-mars 2005.

Les dates

12 représentations dans le cadre des Régionales – 2003

Le 10 janvier à la Salle Saint-Martin Erstein
Le 14 janvier à la Salle des Fêtes Muntzenheim
Le 16 janvier à l’Espace Rohan Saverne
Le 25 janvier au Cheval Blanc Schiltigheim
Le 31 janvier à La Saline Soultz-sous-Forêts
Le 7 février à la Salle Polyvalente La Petite Pierre
Le 11 février à l’Espace Athic Obernai
Le 13 février à la Maison des Oeuvres Illfurth
Le 14 février au Tranzmatten Sélestat
Le 15 février à L’Illiade Illkirch
Le 4 mars au Relais Culturel Illkirch-Graffenstaden

 

Articles de presse

« Ce travail révèlera à beaucoup d’entre nous un auteur en même temps qu’un metteur en scène. Ces Inaccessibles amours manifestent maîtrise considérable de tous les arts et métiers de la scène, et remarquable intelligence de la mécanique dramaturgique d’un texte finement distingué, distribué avec même rigueur et sensibilité. (…)
Théâtre de pure cruauté mais d’une élégance rare, d’une infinie drôlerie et délicatesse : c’est ce fil délicat que travaille, avec un soin remarquable, Olivier Chapelet. La phrase désarmante de simplicité de Paul Emond y déplie paradoxale richesse et plénitude. »

Antoine Wicker, Dernières Nouvelles d’Alsace, 11 décembre 2001.

 

Photos et musiques

Ecouter des extraits de la musique du spectacle

 

Soutiens

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