Bérénice, de Jean Racine – création 2014

Mis en scène par Olivier Chapelet

L’histoire

Titus, empereur de Rome, aime et est aimé de Bérénice, reine de Palestine. Antiochus, Haut roi de Babylone et meilleur ami de l’empereur, est secrètement amoureux de Bérénice depuis cinq ans. Malgré lui, il ne parvient pas à accepter cette union. Le mariage approchant, Antiochus décide d’avouer ses sentiments à Bérénice, qui le rejette. Titus, de son côté, interroge son confident Paulin quant à l’opinion de Rome sur le mariage qu’il convoite tant. Apprenant qu’elle n’y est pas favorable, il décide de faire passer ses responsabilités d’empereur avant ses sentiments, mais n’ose pas l’annoncer à Bérénice. L’empereur demande à son ami Antiochus de lui annoncer la nouvelle. Ce dernier hésite, mais Bérénice le force à tout avouer. Effondrée, elle n’arrive pas à croire que Titus ait décidé de se séparer d’elle et de la renvoyer de Rome, et bannit Antiochus à jamais. Titus lui annonce sa décision de vive voix dans les larmes. Bérénice songe à se donner la mort, alors que Titus préfère recevoir les corps constitués de Rome dans son palais plutôt que de la rejoindre. Finalement, Antiochus dit toute la vérité à Titus, ainsi que son intention de mourir. Bérénice intervient, et parvient à persuader tout le monde que la séparation est la meilleure solution.

 

La distribution

Avec :

Bérénice : Aude Koegler
Titus : Gaël Chaillat
Antiochus : Yann Siptrott
Phénice : Sandrine Grange
Paulin : Francis Freyburger
Arsace : Bruno Dreyfürst

Scénographie : Emmanuelle Bischoff
Costumes : Mechthild Freyburger
Coiffures et maquillage : Laura Balitrand
Lumières : Stéphane Wolffer
Musique : Olivier Fuchs
Diction : Georges Roiron
Régie générale : Olivier Songy
Construction : La Machinerie
Confection : Atelier De Visu – association Humeur Aqueuse
Administration : Vinca Schiffmann

 

La ligne artistique

Après deux créations un peu techniques faisant appel à la projection d’images, j’ai ressenti le besoin de revenir à une forme plus épurée, où les comédiens, dans un espace scénographié, porteraient la pièce avec la force de leur interprétation. Le théâtre de Racine peut-il être représenté autrement que dans l’expression éclairée des comédiens, dans la puissance de leur souffle, le temps retenu de leurs regards ? Le vers est d’ailleurs implacable, il ne souffre pas la demi-mesure, il sollicite le corps et l’âme des interprètes, les engageant littéralement dans le flot incessant de l’action, le déploiement ininterrompu des passions, les sentiments contradictoires qui s’entrechoquent et donnent à la tragédie sa plus noble expression.

Bérénice est un joyau d’écriture poétique au service d’une action qui pose avec clarté la question de la liberté. L’Empire que Titus invoque est soit son alibi soit sa contrainte, mais il est avant tout l’expression de son choix libre et
responsable. Bérénice, après un combat qu’elle ne veut pas croire perdu d’avance, permet à son amant une sortie honorable en endossant la charge de la séparation, sous l’œil triste d’Antiochus, perdant éperdu à qui échappe littéralement l’action.

Ces moments de tension extrême portés par chacun des trois protagonistes n’ont comme support que, si je puis dire, le texte incomparable de Racine et la vérité des comédiens. C’est sur ces derniers que voudrait reposer l’intégralité de la force émotionnelle, et par leur engagement sans partage au service d’un théâtre de l’authentique, offrir au public l’expérience généreuse d’un temps d’émotion suspendu…

Olivier Chapelet – septembre 2012

 

L’auteur Jean Racine

Racine est né le 22 décembre 1639 à La Ferté-Milon (en Picardie). Issu d’une famille modeste, très tôt orphelin, il est recueilli par sa grand-mère. C’est elle qui le fait admettre au couvent janséniste de Port-Royal, où il apprend le grec et le latin et découvre les grands poètes tragiques de l’Antiquité (Sophocle, Euripide et Eschyle).

À partir de 1658, Racine fréquente les milieux littéraires et mondains
(il rencontre La Fontaine vers 1660, Molière en 1663 et Nicolas Boileau) et devient dramaturge. Après La Thébaïde (représentée en 1664 par la troupe de Molière) et Alexandre le Grand à la fin de l’année suivante, il connaît son premier grand succès avec Andromaque en 1667.
Les années suivantes, les succès s’enchaînent avec Bérénice en 1670, Bajazet en 1672, Mithridate en 1673 et Iphigénie en 1674. Il est reçu à l’Académie française en 1673.

En 1677, alors qu’il n’a que 37 ans, Racine rompt avec le monde théâtral et devient, avec Boileau, historiographe du roi Louis XIV.

Après plus de dix ans d’absence, et sur la demande de Madame de Maintenon, il revient au théâtre avec deux tragédies bibliques : Esther en 1689 et Athalie en 1691.

Racine meurt à Paris le 21 avril 1699.

 

Les dates

2014

Le Taps, Théâtre Actuel et Public de Strasbourg : du 11 au 16 février
Espace Athic, Obernai : le 21 février
Relais Culturel de Haguenau : le 11 mars
Espace Culturel Le Parc, Ribeauvillé : le 14 mars ( 2 représentations )
Espace Rohan, Saverne : le 18 mars ( 2 représentations )
La Salamandre, scène conventionnée de Vitry-le-François : le 21 mars ( 2 représentations )
Espace Culturel de Vendenheim : le 28 mars
Les Tanzmatten, Sélestat : le 10 avril
L’ABC de Dijon : le 15 avril
Théâtre de la Madeleine, scène conventionnée de Troyes : le 17 avril ( 2 représentations )
La Méridienne, scène conventionnée de Lunéville : le 24 avril
Relais Culturel de Thann : le 4 et 5 novembre
Relais Culturel de Wissembourg : le 2 décembre

2015

Théâtre municipal Gaston Bernard, Châtillon-sur-Seine : le 21 avril (2 représentations)
Le Taps, Théâtre Actuel et Public de Strasbourg : du 26 au 29 mai

2016

Théâtre du Passage, Neuchâtel : les 20 et 21 avril (2 représentations)

2017

Espace Athic, à Obernai : Le 7 janvier
Quinconces-L’Espal au Mans : les 11, 12, 13 janvier
Le Petit Vélo, à Clermont-Ferrand : les 14, 15, 16 février
Espace Simenon à Rosny-sous-Bois : le 10 mars (2 représentations)
Orange Bleue à Eaubonne : le 17 mars
Nouveau Relax à Chaumont : le 5 avril 2017
Espace Molière à Talange : le 7 avril 2017

 

Articles de presse

« Pour l’amour de la gloire »

«Trente ans après les images inoubliables de Bérénice selon Klaus
Michael Grüber, à la Comédie-Française, la reine de Palestine revient sur le devant de nos scènes. Après Colmar, Olivier Chapelet au Taps sert la poésie tragique racinienne, avec une belle conviction.»

«En s’emparant de Bérénice, la tragédie que joue Jean Racine en 1670, – pièce « sans péripétie ni reconnaissance » – , il confirme une certitude : le texte peut être à lui seul un élément dramatique. Encore faut-il
qu’il s’abouche, s’incarne, vibre dans le corps de comédiens précis et
généreux.»

« Portée par une claire et limpide énonciation, la prosodie poétique puissante de Racine s’établit dans une belle harmonie des voix. »

Dernières Nouvelles d’Alsace, Veneranda Paladino , février 2014

 

« Bérénice, faire sonner les vers classiques »

Il y a un petit miracle dans ce spectacle, qui tient à la sonorité des vers tels qu’ils sont dits. Dire l’alexandrin n’est pas aisé. En trouver la vérité, comme l’écrit Roland Barthes est ardu. Trouver l’équilibre de la distance, telle que Barthes le suggère ni musique, ni prose déformée-améliorée. Cette justesse de l’alexandrin est présente à chaque instant dans chaque vers et on a un plaisir comme une redécouverte. Les comédiens ont travaillé avec un spécialiste Georges Roiron, pour obtenir cet ajustement dans la diction. Cette vérité de l’alexandrin nous dit la justesse et la précision de la distance théâtrale, nous dit le théâtre. D’ailleurs, le metteur en scène Olivier Chapelet pense que le théâtre est affaire de texte porté par les comédiens. C’est là qu’ils ont tous mis leur effort, c’est réussi, agréable et presque inouï.

Agoravox, Orélien Péréol , juillet 2015

 

« L’inéluctable marche du destin »

« Entre devoir et douleur, les personnages ont su trouver leur juste place dans ce drame où les mots expliquent le long deuil des sentiments. La musique d’Olivier Fuchs avec l’oud et les percussions a rendu à la fois la sensualité de la femme et la rigueur du devoir à accomplir. Et peu à peu, les percussions ont pris le dessus pour bien marquer le triomphe de
l’empire romain. Un texte fort qui a été merveilleusement joué par l’équipe OC&CO »

Dernières Nouvelles d’Alsace, mars 2014

 

Photos et vidéo

 

Soutiens

Production OC&CO
Coproduction Ville de Strasbourg
Avec le soutien de la DRAC Alsace, Ministère de la Culture et de la Communication, de l’Agence Culturelle d’Alsace dans le cadre de l’accompagnement de création, des régions Alsace et Champagne Ardenne, du Conseil Général du Bas-Rhin et de la Spedidam

“Bérénice” sera présentée à la Caserne des pompiers, dans le cadre d’un partenariat avec la Région Champagne-Ardenne, et son opération Champagne-Ardenne en Avignon.

Un soutien concerté de la Ville de Strasbourg, de la Région Alsace et de l’Agence culturelle d’Alsace

Le dossier complet au format A4

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