Olivier Chapelet, metteur en scène
J’ai découvert le théâtre en 1983, j’avais vingt ans, en intégrant une école supérieure de commerce. Drôle d’endroit pour faire naître une sensibilité artistique qui ne s’était exprimée qu’à travers les chansons que je composais sur ma guitare. Par le théâtre je me suis mis à parler avec les mots des autres, Molière, Pirandello, Ionesco, jamais décevants et porteurs d’émotion. Trois ans d’école, trois ans de théâtre avec au final un diplôme qui m’ouvrait des portes derrière lesquelles je ne voyais pas d’avenir. Après un passage à la direction des achats d’Alcatel à Paris puis Tokyo, je suis devenu administrateur du centre dramatique régional de Poitiers, avant d’être assistant d’Alain Bézu au Théâtre des Deux-Rives de Rouen. La suite a été un enchaînement de rôles petits ou grands et de rencontres marquantes : Catherine Delattres, Jean-Louis Hourdin, Jean-Pierre Vincent. Puis s’est opéré un glissement vers la mise en scène que je sais être aujourd’hui le point d’ancrage de mon engagement dans le théâtre. J’aime les mots, les images, les évocations poétiques. J’aime les corps, les voix, la subtilité de leurs relations dans l’espace obscur ou lumineux. J’aime la fragilité de ces instants se déployant dans les mémoires, comme un être disparu survit en pensées chez ses proches.
Je dirige le TAPS, théâtre actuel et public de Strasbourg, depuis 2005.